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Gestion de l’emploi

Les plans de réduction de l’emploi sont encore très présents dans l’actualité des entreprises en 2015. La loi impose de les appeler « plans de sauvegarde de l’emploi » (PSE), alors qu’il s’agit bien de réduire le nombre de salariés. « Se moque-t-on de nous ? » pointent certains. Le choc est toujours violent. D’abord, parce que l’annonce est déclenchée alors que, souvent, les discours antérieurs, se voulant rassurants, avaient été compris comme un engagement à ce que cela n’arrive pas. Ensuite, parce que la procédure légale ne permet pas de préciser aux acteurs quel va être leur sort avant de longues négociations avec les partenaires sociaux. Une période d’incertitude très mal vécue par les intéressés, qui, logiquement, estiment que le minimum de considération à leur égard serait de leur dire quel sera leur sort pour qu’ils puissent s’y préparer. Bien souvent, des propositions de reclassement et d’accompagnement vont être proposées, mais on ne peut pas leur préciser lesquelles. A ce stade, le risque est un rejet des collaborateurs vis-à-vis du management … « Revenez nous voir lorsque vous aurez des propositions concrètes à nous faire. » Mais il faut au contraire continuer à maintenir le dialogue et à rencontrer tous les collaborateurs, car le risque principal est l’isolement. En fait, ces moments douloureux très fortement chargés sur le plan émotionnel sont des moments de vérité. Les managers peuvent-ils donner du sens à ce qui est fait ? Un sens qui, bien sûr, dépasse le classique discours sur les économies nécessaires. Comment mettre en perspective ce qui apparaît comme une nécessité dans un projet ? Cette vérité, elle se constate aussi à la façon dont se comportent les managers, notamment en référence aux valeurs de l’entreprise. Car c’est précisément dans ces moments cruciaux que les valeurs montrent leur utilité ou se vident de leur contenu. Cela suppose que toute la ligne managériale prenne le temps de réfléchir ensemble à la façon dont on peut incarner les valeurs dans ce type de crise. Le comportement des managers va être guetté par tous. La façon dont il est perçu sera déterminante pour l’étape suivante, phase au cours de laquelle il faudra donner un nouvel élan. C’est dans les moments difficiles que la crédibilité managériale se joue. Et en ce sens, ces périodes constituent aussi une opportunité.