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Gérer les coups de mou

Il paraît que la déprime monte du côté du gouvernement. Rien de surprenant, jour après jour, les mauvaises nouvelles s'enchaînent avec une régularité d'horlogerie suisse. Progressivement, l'unanimité réprobatrice se généralise tant nationale qu'internationale. Elle s'amplifie d'autant plus que l'équipe dirigeante persiste dans sa stratégie, adoptant la tactique du dos rond.

Ce type de coup de mou, chaque dirigeant l'a vécu. Bien souvent, c'est la conjonction d'un environnement défavorable associé à des difficultés internes qui se conjuguent. Rapidement, on commence à voir son entourage douter et parfois prendre ses distances. La cohésion perd de sa force dans l'épreuve. Un flux d'émotion émerge.

Inquiétude sur son activité, doute sur son entourage, méfiance vis-à-vis de ses rivaux, culpabilité sur ce que l'on aurait dû faire… Pas facile de ne pas se laisser déborder. D'autant que les préoccupations perturbent souvent le sommeil et que les sujets à traiter se multiplient. Bien souvent, les inquiétudes sur l'avenir de l'activité se mêlent à celles sur son propre sort ; ce qui ajoute encore à la confusion.

Deux objectifs principaux. D'abord, ne pas ruminer. Ce n'est pas le moment de refaire le match pour savoir ce qu'on aurait dû faire ou ne pas faire. C'est bien après, à froid, qu'il faudra porter un regard critique et analyser la situation. L'autre risque est de se noyer dans l'action en se dispersant sur tous les sujets. Il est urgent de prendre du recul pour évaluer les risques et décider de sur quoi porter son énergie et son temps. Attention à ne pas être trop dépendant du regard des autres. La question n'est pas ce que les autres vont penser de soi, notamment si l'on est amené à revenir sur ses propres décisions, mais comment se centrer sur ce qui est vraiment utile. Ce temps de prise de recul doit se faire à plusieurs, avec quelques interlocuteurs de confiance. C'est un temps de créativité qui consiste à réévaluer les spécificités de la situation et à s'ouvrir de nouvelles marges de manoeuvre. C'est dans ces moments de difficultés où la charge émotionnelle recouvre tout d'un brouillard de confusion, que les dirigeants peuvent donner leur pleine mesure. A condition de ne pas se contenter de gérer la communication en attendant des jours meilleurs.