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Faut-il pousser ses collaborateurs à se mettre en risque ?

Dans cet environnement mouvant et incertain, chacun a besoin de se rassurer avec ce qu'il peut.

Ce n'est pas du côté de l'environnement économique que le manager peut trouver du réconfort. Mieux vaut donc se recentrer sur ce qui dépend de lui : sa propre équipe. Il cherche à la rendre aussi efficace que possible. Ce qui, pour un observateur extérieur, se mesure à sa capacité à délivrer dans les délais et avec le niveau de qualité attendu. Pour les garantir, mieux vaut garder le contrôle. Chacun doit maîtriser parfaitement son champ de compétences et se concentrer sur ce qu'il sait faire. Ainsi, le manager peut se porter garant et se sentir en sécurité. Pour autant, il n'aura rempli qu'une part de sa responsabilité. Car ce fonctionnement, basé sur l'usage de compétences acquises, ne laisse pas de place à l'apprentissage des collaborateurs. Pour apprendre, il est certes nécessaire de se former, mais le véritable apprentissage passe par la mise en situation. Dans l'idéal, elle se fait de façon progressive et accompagnée.

En fait, pour celui qui y est confronté, cela revient, si ce n'est à se jeter à l'eau, du moins, à sortir de sa zone de confort et à se mettre en risque. Bien souvent, si l'on n'est pas poussé à faire, on préfère éviter. Il est donc nécessaire que le risque soit porté par le manager. Plus encore, il doit l'assumer suffisamment pour pousser ses collaborateurs à oser. Oser aller au-delà de ce qu'ils maîtrisent pour progresser en sachant que des erreurs seront commises.

Ce droit à l'erreur, si souvent invoqué, repose, en fait, sur la capacité du manager à assumer le risque d'être pris en défaut de performance de son équipe.

S'il ne le fait pas, l'apprentissage, donc la mise en risque, se fait dans la crise (absence d'une compétence clef, surcharge, etc.). La tension est plus forte et l'erreur plus probable.

En revanche, en exposant progressivement ses collaborateurs et en les accompagnant, le manager peut les développer en maîtrisant partiellement le risque. A chercher à l'éviter totalement, on s'y expose de façon plus aléatoire et dangereuse. Voilà un nouveau critère à mettre dans l'évaluation des managers.