expand

Comment gérer les fins de carrière ?

Parmi les mesures d'austérité que les pays en difficulté mettent en place, on trouve systématiquement le report de l'âge de la retraite. Dans le débat que soulève ce sujet, les partenaires sociaux ont beau jeu de faire valoir que l'on ne gère pas les fins de carrière autrement que par des propositions de sorties anticipées (ce que font les grandes entreprises qui ont annoncé des suppressions d'emplois récemment). Un salarié commence à être considéré comme senior à partir de cinquante ans. Or nos partenaires européens nous rappellent que bientôt l'âge légal de la retraite sera à soixante-sept ans. Soit plus de quinze ans de fins de carrière à gérer ! Ce sujet est souvent restreint à une confrontation générationnelle.

Les plus âgés font valoir leur expérience, leur capacité à prendre du recul, leur maturité ; les plus jeunes mettent en avant leur capacité d'innovation, leur adaptabilité et leur aptitude à se projeter dans le futur. Cela devrait permettre d'optimiser les complémentarités mais c'est rarement le cas. L'une des difficultés nouvelles est la rapidité d'évolution des techniques. Pendant des siècles, l'expérience et la pratique du métier étaient synonymes de maîtrise. Dans bien des domaines, ce n'est plus vrai. L'ancien est dépassé par le jeune qui s'adapte bien plus facilement à la nouveauté. Dès lors, à quoi servent la maturité et l'expérience ? Dans le champ de l'humain, ils sont de vrais avan-tages. Comprendre les autres, prendre du recul par rapport à leurs réactions, analyser les relations sont des compétences qui s'améliorent avec l'âge pour peu que l'on y soit attentif. Partout où la psychologie est utile, de la négociation à la médiation enpassant par la gestion des individus, la maturité est un atout. La psychologie nécessite d'observer et s'accommode bien de la lenteur. Il se trouve que la réussite des entreprises repose de plus en plus sur la capacité à faire travailler des individus ensemble.

Alors que chacun attend qu'on lui porte une attention particulière, les managers n'ont pas de temps à leur consacrer. Un immense champ s'ouvre aux fins de carrière : l'humain. Cela suppose d'accepter de quitter des postures de pouvoir (et leurs rémunérations) pour entrer dans une contribution basée sur l'influence.