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L’audace constructive

Dans les grands groupes, il n’est pas rare que les cadres supérieurs se plaignent que le comité exécutif ne décide ni assez, ni assez rapidement. De leur côté, les membres du comex répètent qu’il ne faut pas tout attendre de leur structure. C’est à chaque dirigeant de prendre des initiatives, d’être force de proposition et d’assumer leurs propres décisions, disent-ils. Pourtant, bien souvent, les cadres dirigeants, pris dans la lourdeur des procédures et rebutés par les phases de validation des différents comités, préfèrent renoncer. Découragés par quelques tentatives non abouties, ils se laissent porter par la routine, attendant de leur hiérarchie qu’elle fasse progresser les dossiers en cours.

Mais malgré tous ces obstacles, certains font preuve de ce que l’on pourrait appeler l’« audace constructive ». Cette hardiesse est constituée de deux ingrédients : initiative et persévérance.

Le premier induit une prise de risque. Car celui qui sort du rang dérange, provoque souvent des anticorps et la tentative non aboutie pourrait se retourner contre lui. Le second nécessite de l’énergie. Déjà submergé par le quotidien, chacun choisit ses batailles. Faire avancer un projet nécessite d’intervenir auprès de nombreux contacts et de faire preuve d’une immense force de persuasion.

Pourquoi donc prendre des risques et s’épuiser ? Certains font le pari que cela sera utile à leur carrière… C’est possible mais pas garanti. En fonction du succès et de la culture de l’entreprise, les résultats seront incertains.

D’autres se lancent pour la satisfaction de réaliser des projets, par besoin de faire avancer les choses. Ils ne calculent à l’avance ni les risques à courir, ni les efforts à produire, ni même les bénéfices à tirer. Leur ressort ? Trouver du sens à ce qu’ils font et se sentir utiles.

Ce sont ces derniers les plus heureux, font valoir les études de psychologie positive. D’abord parce qu’ils ne subissent pas leur environnement mais agissent sur lui. Ensuite, parce qu’en se donnant des objectifs ambitieux qui les obligent à se dépasser, ils ressentent un sentiment d’accomplissement. Enfin, parce qu’en sortant de leur zone de confort, ils se sentent progresser.

Nouvelle preuve, pour ceux qui en doutent encore, que la satisfaction peut rimer avec l’efficacité.