Quels lendemains aux entretiens annuels ?

L'épreuve est passée. Chacun l'a vécue à sa façon. Pour les uns, c'était une tâche administrative « à remplir » à la manière d'un formulaire de renouvellement de passeport. Pour les autres, ce fut une confrontation chargée émotionnellement avec un « n + 1 » aux avis tranchés et peu étayés. On trouve tous les stades entre ces deux extrêmes, y compris la perception d'un entretien constructif, qui a permis de faire progresser les deux protagonistes dans leur compréhension mutuelle. Vient ensuite le moment où ce qui a été dit est écrit par le manager dans un document qui fera référence auprès des RH et de la hiérarchie. Or, il est souvent fait à la va-vite et n'explicite pas le contexte pour le lecteur extérieur. Les formulations peuvent surprendre, voire blesser celui qui est concerné. C'est ainsi qu'un entretien qui s'était bien passé peut se conclure par une forte tension à la suite de sa retranscription. Pire, plus le décalage est fort entre la perception de ce qui a été dit et ce qui est écrit, plus le sentiment d'avoir été trompé, manipulé, voire humilié, peut émerger. La relation de confiance en est durablement altérée. Ces malentendus peuvent venir des deux protagonistes. Celui qui n'a pas dit réellement ce qu'il pensait et celui qui n'a pas voulu entendre ce qui lui était dit. Mais il vient aussi de la différence de mode d'expression entre l'écrit et l'oral. La validation par les deux protagonistes de ce qui est écrit est une condition indispensable à la qualité relationnelle future. Il est toujours utile de vérifier ce qu'en pense son collaborateur, même s'il n'exprime rien. La difficulté est ensuite de rester cohérent entre ce qui a été dit et la multitude d'événements qui émaillent l'année. Les objectifs seront probablement mis à mal par de nouvelles missions auxquelles il faudra répondre dans l'urgence. L'esprit de l'entretien annuel est de prendre du recul à deux pour mettre en perspective les actions quotidiennes. Il vise à renforcer la qualité de la relation en échangeant sur les modalités de fonctionnement. C'est cet esprit qu'il faut préserver l'année durant en s'arrêtant pour faire des points. Dégagés du formalisme de la version « officielle », les entretiens réguliers permettant le recul, structurent le management.