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Faire de 2013 l'année du bien-être au travail

J'imagine volontiers la réaction du lecteur désabusé devant un tel titre. Alors qu'on termine 2012 sur les rotules, dans un contexte bien morose et que 2013 ne s'annonce guère mieux, voire dans certains secteurs bien pire, qu'est-ce que c'est que cette histoire de bien-être ? On a d'autres chats à fouetter : garder ses clients, en trouver d'autres, et réduire ses coûts. Donc remettre un peu plus son organisation sous tension, à supposer que ce soit possible et sans se préoccuper des conséquences.

Il est heureux qu'aucun dirigeant ne raisonne ainsi. Les conséquences seraient qu'il consacrerait le principal de son énergie à la fois à contrôler et à restreindre les moyens tout en mettant de plus en plus de pression sur les individus. Autant dire qu'il épuiserait son organisation (et lui-même) et multiplierait les sources de frustration et d'inquiétude. Dans son livre « Employees First, Customers Second : Turning Conventional Management Upside Down », le patron indien, Vineet Nayar, a montré qu'en inversant les priorités, on obtenait de bien meilleurs résultats. L'expérimentation en taille réelle est confirmée par plusieurs études qui prouvent que la perception de bien-être au travail, qui est directement liée à celle d'y trouver des satisfactions, est déterminante dans la performance des salariés.

L'équation du dirigeant est donc celle-ci : comment, dans une période difficile pour l'entreprise, maintenir, voire développer le bien-être au travail ?  Ce qui revient à chercher quels types de satisfactions ses équipes vont pouvoir trouver en 2013. Une première erreur serait de ne pas partager avec elles son diagnostic de la situation. Une deuxième pourrait être de ne pas les associer aux recherches de solutions. Les efforts sont toujours moins coûteux pour ceux qui ont choisi de les faire. Ce qui n'empêche pas qu'ils aient besoin d'être reconnus, encouragés et sources de fierté. Faire partie d'un collectif tout en ayant des espaces d'initiative, se sentir soutenu, être écouté, avoir le sentiment d'être utile, etc. Les ressorts sont connus car nous avons tous plus ou moins les mêmes. Pourquoi ne les utilise-t-on pas davantage ? Probablement parce que dans leur propre gestion de l'anxiété les dirigeants sont plus rassurés par des solutions qui viennent d'eux et qu'ils contrôlent. Je vous souhaite en 2013 de trouver votre bien-être dans celui de vos collaborateurs.