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Que faire quand les chefs ne savent plus quoi faire ?

Nous sommes dans une situation exceptionnelle. Le consensus général concernant les pays développés est qu'ils ne peuvent continuer comme avant. Ils sont pris dans la double contrainte de devoir faire un plan de rigueur pour se désendetter sans casser le très léger souffle de croissance. Il y a quelques jours, Barack Obama a présenté un plan sans en dévoiler le financement. C'est une façon de dire qu'il ne sait pas quoi faire et il n'est probablement pas le seul chef d'Etat dans cette situation. Cette impuissance des chefs est profondément angoissante pour ceux qui les suivent.

Dans l'entreprise, une impression similaire émerge à chaque fois qu'un dirigeant face aux circonstances exprime qu'il « n'a pas le choix » pour justifier ce qu'il fait. S'il n'a pas le choix, c'est que ses actions sont des « non-décisions » déterminées par les événements. A quoi sert un tel chef ? La réponse pourrait être lapidaire. Ce n'est pas pour autant qu'ils perdront leur place, les salariés contrairement aux électeurs n'ayant pas le droit de vote. Tout le monde a l'impression de subir le contexte général sans aucune marge d'action, ce qui amplifie la perception de stress. L'impuissance du chef accroît directement le stress de tous les collaborateurs. La première responsabilité des dirigeants est de trouver de la marge de manoeuvre dans un système de contraintes. Plus celles-ci sont fortes, plus le fait de trouver de cette marge est important comme signal donné aux équipes. Concrètement, cela signifie oser prendre des options claires, leur donner du sens dans un projet collectif, les rendre crédibles au plus grand nombre et donner envie à chacun d'y contribuer. La principale difficulté réside dans la capacité à trouver des lignes directrices qui donnent un sens clair. Mais, par peur de déplaire à certains ou par crainte de se fermer des options, les dirigeants surfent sur les vagues des événements. Ce qu'incarne un dirigeant, ce sont ses choix. S'il n'en fait pas vraiment, il perd sa consistance. Se montrer exigeant vis-à-vis des dirigeants, comme ils ne manquent pas de l'être avec nous, est possible. C'est même de plus en plus une nécessité dans le contexte actuel.