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Le moral des patrons - Eric Albert

Ce nouveau quart de siècle, commence dans un contexte qui semble toujours plus complexe et difficile. Sur tous les plans, les crises se multiplient et les enjeux sont immenses. L’effet sur le moral des patrons est visible. Le baromètre qui le mesure nous dit qu’il n’a jamais été aussi bas depuis 20 ans. Le philosophe Alain disait que le pessimisme est d’humeur. Ce qui est sûr, c’est que le pessimisme induit une humeur qui pousse au défaitisme et à l’impuissance.

Dans l’entreprise, le pessimisme peut se diffuser de nombreuses manières. La plupart du temps, sur le plan du discours, le dirigeant est résolument optimiste. Chacun dans ses vœux a pu ainsi exprimer sa foi dans la capacité de l’entreprise à relever les défis du futur. En revanche le pessimisme peut s’exprimer par son attitude. Sa mauvaise humeur, son doute permanent sur les idées nouvelles, ses choix excessivement prudents consistant à préserver avant tout ce qui existe plutôt que pousser le changement. Autant de signes indirects qui sont perçus et ressentis comme indiquant clairement que le dirigeant n’y croit pas. Autre forme d’expression du pessimisme, le mode de management. Plus il est contrôlant, centré sur le reporting, en laissant peu de place à la prise d’initiatives et à l’autonomie des acteurs, plus ces derniers comprennent qu’on ne croit pas en eux.

Le véritable optimisme s’exprime par l’élan entrepreneurial et la prise de risque. Bien sûr à travers les projets lancés par les équipes dirigeantes, mais pas seulement. Plus cette culture se diffuse à travers toutes les strates de l’entreprise, plus chacun se sent investi de cet élan. Car c’est bien l’objet de l’optimisme, de diffuser un élan collectif et individuel qui pousse les acteurs à s’engager.

Le risque de se laisser contaminer par le pessimisme ambiant est omniprésent. Si on n’y prend pas garde, on peut vite se laisser convaincre qu’il faut avant tout être prudent. Et progressivement, en restreignant le champ des possibles, on restreint son activité et celle de ses équipes. Bien sûr la prudence est parfois de mise et même indispensable. Mais elle peut devenir systématique.

Se montrer ambitieux, oser, tenter, persévérer, lutter contre le défaitisme sont des clés qui, bien au-delà des discours, diffusent de l’optimisme. S’il est une résolution pour les leaders en ce début d’année, c’est bien d’incarner un optimisme à travers leurs choix mais aussi à travers leurs pratiques managériales. En 2025, je souhaite aux entreprises de porter haut une vision positive du futur.