expand

Avoir les mêmes valeurs – Eric Albert

Depuis l’arrivée de Trump au pouvoir et ses différentes prises de position allant de la négation du réchauffement climatique à l’adoption de la propagande russe sur la guerre en Ukraine, beaucoup constatent que c’est la fin de l’Occident. De fait, l’alliance centenaire des pays occidentaux a volé en éclat. Au-delà des postures tactiques du président américain, ce qui rompt la relation, c’est que nous ne partageons plus les mêmes valeurs. Préférer la démocratie à toute autre forme de tyrannie, respecter les droits humains, trouver des compromis avec ses alliés qui vont dans le sens d’un intérêt commun, prendre en compte le futur de la planète au-delà de petits bénéfices propres à court terme, etc… Tout ce qui faisait notre socle commun a volé en éclat.

Toutes les entreprises ont des valeurs mais rares sont celles qui, d’une part les ont construites avec le bon référentiel et qui, d’autre part, les font vivre au quotidien. Le bon référentiel des valeurs c’est celui de la confiance. Les valeurs doivent décrire les comportements de base qui permettent aux salariés de se faire confiance mutuellement, même s’ils ne se connaissent pas. Souvent, il y a une confusion entre les valeurs de la marque et les valeurs internes. Ainsi les valeurs choisies peuvent être la conquête, l’énergie ou la passion. Dans quelle mesure, ces valeurs concernent tous les salariés, du contrôleur de gestion au personnel d’entretien ? Et surtout, si l’un d’entre eux ne les adopte pas, faut-il lui montrer la sortie car il n’est pas digne de confiance ? Ajoutons le risque de ne pas choisir et d’en faire une liste trop longue que personne ne retient.

Pour faire vivre les valeurs, il faut d’abord les utiliser pour le recrutement et pour évaluer la période d’essai. Car les valeurs constituent un code de conduite. Si les nouveaux arrivants, pour une raison ou une autre, ne les adoptent pas, ils seront toujours en porte-à-faux, ce qui créera des frictions. Lorsqu’il y a un doute pendant la période d’essai, il est souvent préférable de ne pas garder le candidat. L’autre façon de les faire vivre est de faire réfléchir les équipes sur comment elles pourraient mieux les mettre en œuvre en les combinant les unes avec les autres.

L’absence de valeurs communes induit la suspicion et la tension entre les acteurs. C’est pourquoi elles sont si utiles pour se faire confiance et avancer dans le même sens.