expand

Quels sont les risques de l'ambition personnelle ?

Les dissonances entre dirigeants de l'UMP ont illustré les conséquences d'une rivalité ouverte entre les chefs. Tous les ingrédients étaient là : un contexte inquiétant suite à une défaite électorale, des attaques ad hominem, des répliques des équipes, une intervention du chef pour siffler la fin des hostilités. Malgré les déclarations d'apaisement, personne ne croit à la réconciliation. Ne soyons pas naïfs, tout cela s'inscrit dans des jeux personnels de positionnement pour l'après-2012. Cette situation, où chacun se place pour la succession dans des jeux de compétition internes, n'est pas étrangère à l'entreprise. Si l'ambition personnelle est légitime, voire indispensable, elle trouve sa limite dans l'implication des équipes, sommées d'intégrer une écurie contre une autre. Dès lors, les considérations du « jeu politique » prennent le pas sur la recherche d'efficacité. Chacun est évalué sur sa loyauté à un des camps plus que sur sa contribution à l'entreprise. Loyauté récompensée par un poste pas forcément mérité. Le coeur de l'efficacité de l'entreprise repose sur son fonctionnement collectif. Dès lors, ceux qui aspirent à être dirigeant doivent, d'abord, faire la preuve de leur efficacité dans ce domaine. Attention, pas par rapport à leur propre équipe -en créant un clan qui trouve sa cohésion dans son opposition aux autres. Mais justement dans sa capacité à désamorcer les rivalités, à trouver des compromis, à valoriser le travail des autres équipes. Pour justifier son ambition personnelle, on met en avant sa performance individuelle et, en tant que manager, celle de son équipe comparée aux autres. C'est insuffisant si ce n'est pas inscrit dans le projet collectif. La seule rivalité acceptable est vis-à-vis de la concurrence. De plus, c'est un contresens de considérer qu'avoir de la personnalité, qualité recherchée chez un dirigeant, se traduit nécessairement par des comportements de confrontation. La détermination, la combativité, la capacité d'entraînement ne doivent pas se mesurer à l'aune des conflits internes. Le bon dirigeant de demain est celui qui combine ces qualités à de vraies capacités de travail en équipe. L'ambition personnelle qui n'est pas nourrie par un sens du collectif est à fuir.