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Apprendre et se tromper

Les start-up sont un véritable phénomène de société. Un tiers des élèves des grandes écoles de commerce veulent créer la leur. Pas une entreprise qui ne rêve de développer un « esprit start-up ». Sans toujours être clair sur ce que cela veut dire. Souvent, ce qu’ils imaginent, ce sont des jeunes qui travaillent jusqu’à 2 heures du matin… quand leurs propres salariés de la génération Y ne leur parlent que vacances et qualité de vie au travail ! Si les start-up sont si florissantes, c’est qu’elles correspondent exactement à cette nouvelle génération. D’abord, parce que ce sont des lieux où l’on apprend. Certes on apprend partout, mais dans une start-up, apprendre est vital. L’essai-erreur est omniprésent sans connotation culpabilisatrice. Au contraire, ce qui compte, c’est d’essayer. A ceux qui ont encore l’énergie de tenter, le passé ne pèse pas comme une accumulation de frustrations exprimant le poids de toutes les tentatives ratées . Plus encore, étant donné que l’hypothèse de l’échec est intégrée et acceptée par tous, il règne dans ces organisations une certaine légèreté. Et c’est aussi ce sentiment qui favorise l’audace. Puisqu’il n’y a rien, ou si peu à perdre, on peut tout essayer. On y trouve ensuite une véritable ambiance collaborative. Pas de silos, pas de territoire, peu de rivalités. L’interdépendance est une évidence, un postulat de base qui induit un jeu relationnel centré sur le travail en équipe. Ce qui n’empêche pas l’autonomie des acteurs. Chacun sait ce qu’il a à faire pour faire avancer le projet, et s’organise pour le faire à sa façon et à ses horaires. Il prend les initiatives qui lui paraissent utiles sans avoir à chercher des validations. Tout cela est induit par un leadership renouvelé. Pas de visionnaires, mais des leaders habités par leur projet. Ils ne savent pas comment ils vont le mener mais ils ont la certitude de son utilité. Le chemin, ils le trouveront avec leur équipe. Ils incarnent ce à quoi ils croient, tant dans leur façon de travailler que dans leur style de vie. Ils ne cherchent pas à contrôler mais au contraire à ce que la force créative de leurs équipes les dépassent et les surprennent. C’est le sens du projet qui donne l’énergie à tous. Bref, ils ont beaucoup à nous apprendre.