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Un peu plus de la même chose

Le nouveau plan du gouvernement pour lutter contre le chômage ressemble, de l’avis des observateurs, à du déjà-vu. Rien de nouveau qui montrerait que, ce fléau étant la priorité absolue, tout est fait pour donner envie aux acteurs de recruter. Seulement le retour des vieilles recettes avec un peu plus de moyens.

Cette tendance à reproduire plutôt qu’à faire différemment est aussi très présente dans l’entreprise. Les psychologues ont décrit ces deux types de changement. Le changement 1, qui consiste à faire un peu plus de la même chose, et le changement 2, à faire différemment. Spontanément, tout nous pousse au 1. Par exemple, face à un enfant qui a de mauvais résultats, on lui demandera de travailler plus. Mais on fait rarement l’effort de comprendre comment il travaille ou celui de l’aider à changer son mode d’apprentissage. Les dirigeants agissent de même.

Face à l’évolution de leur environnement, la première tentation est de faire appel à « ce qui a déjà marché ». C’est d’ailleurs toujours plus économique. Car rien n’est plus facile que de reproduire. Alors que faire différemment suppose, dans un premier temps, un gros effort intellectuel. Cela consiste à expliciter en quoi la situation est différente puis à imaginer de nouvelles solutions qui n’ont pas été tentées. Mais les difficultés ne font que commencer. Il faut ensuite convaincre les acteurs qu’il est temps de faire autrement. Ce qu’ils prennent souvent comme une remise en cause de leur performance passée et de leur compétence actuelle. Reste le plus difficile, changer les habitudes et les façons de faire de tous. Chacun voit volontiers ce que les autres doivent changer mais a du mal à se l’appliquer. Car changer c’est se mettre en risque, c’est entrer en terre inconnue et bousculer ses automatismes qui facilitent la vie au quotidien.

L’époque dans laquelle nous vivons est enthousiasmante par son rythme de changement. Tous les jours nous apprenons qu’une nouvelle technique change la vie, que de nouvelles pratiques renouvellent la façon de consommer et d’être ensemble. Dans cet environnement, notre enjeu à tous est de développer nos capacités à cultiver le changement de type 2. C’est la force des start-up sur les organisations installées. Aucune raison de leur en laisser l’exclusivité.