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Toxicité

Cette chronique ne vous concerne pas, cher lecteur. Les lignes qui suivent évoquent des individus qui n’ont rien à voir avec ce que vous êtes. D’ailleurs, dans l’hypothèse inverse, vous passeriez sans lire. Mais il pourrait arriver que vous en rencontriez sur votre chemin. Il s’agit des personnes toxiques pour leur entourage. Il en existe de différentes sortes et ce n’est malheureusement pas limité à la vie professionnelle. Décrivons certaines caractéristiques communes à beaucoup d’entre elles. L’acteur toxique est d’abord négatif. Il trouve toujours ce qui va mal ou pas suffisamment bien. Cela constitue pour lui un fonds de commerce qu’il exploite habilement pour déstabiliser les uns ou les autres. Il fonctionne sur le mode du rapport de force, trouvant le moyen de rabaisser les autres, tout en veillant à se ménager des alliés. Il joue avant tout un jeu politique pour se maintenir dans le système et acquérir du pouvoir. La plupart du temps, il est habile dans la forme. Rarement frontal, il use de l’implicite, du sous-entendu et de l’allusion. D’ailleurs, pour cultiver durablement sa toxicité, il faut être lisse et ne donner prise à aucune critique sur la forme. Et, bien sûr, faire toujours référence aux valeurs et code de conduite pour apparaître comme exemplaire en apparence. Etre très attentif à la forme pour mieux transgresser le fond.

Le toxique, tout investi dans sa position et son territoire dans l’organisation, ne se pose pas la question de la valeur qu’il apporte. Et, bien sûr, moins il apporte de valeur ajoutée, plus il rabaisse celle délivrée par les autres, voire se l’approprie de façon indue. Avec toutes ces caractéristiques, on peut s’interroger sur sa capacité à survivre. C’est justement un professionnel de la survie. Ayant une lecture fine des rapports de force et des individus, il sait se rapprocher et se faire bien voir des chefs et des acteurs de pouvoir. Parfois même, il trouve les ressorts pour cultiver une forme d’emprise en cultivant une proximité et une petite pointe d’intimidation. Il sait faire imaginer le risque encouru par celui qui penserait à se débarrasser de lui. Il est très vigilant à ce que l’information circule mal. Et surtout à ce que ses collaborateurs soient le moins possible en contact avec sa propre hiérarchie.

 

ET APRÈS ?

La meilleure solution face à de tels individus est l’évitement et la fuite. Comme ils sont souvent très bons dans le rapport de force, se confronter à eux peut être très coûteux. Ce n’est pas toujours possible : mieux vaut avoir alors un kit de survie. D’abord, ne jamais se dévoiler face à eux.

Ensuite, garder une apparence lisse pour ne pas prêter le flanc à des débordements émotionnels qui seront immédiatement exploités. De plus, communiquer sur sa valeur ajoutée et sa performance de façon large, en transgressant les codes très contraignants visant à vous en empêcher. Enfin, éviter la confrontation frontale et utiliser l’implicite dans la relation avec eux. La quantité d’individus toxiques est liée à la taille de l’organisation, mais surtout à la faiblesse du patron. Ce pourrait être un indicateur précieux pour les évaluer.