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Développons l’ « expérience collaborateur »

Laurence Saunder, co-dirigeante de l’IFAS, est intervenue le 30 mars aux 6èmes rencontres parlementaires pour la santé au travail. Elle a partagé ses convictions concernant la nécessaire évolution des cultures managériales.

« Je m’intéresse tout particulièrement au sujet du management au sein de l’entreprise. Le cadre réglementaire est certes important, mais ce ne sont pas les lois qui créent le bien-être des salariés ! L’enjeu du bien-être au travail est avant tout une question de comportements et de mentalités, autrement dit un problème d’évolution de culture. À cet égard, les financements ne constituent pas véritablement un frein, puisqu’il s’agit plus de comportements et états d’esprit que d’investissements…. De toutes les manières, avec les nouvelles générations et le numérique représentant des enjeux de transformations considérables, les dirigeants de demain devront faire évoluer les modes de management et prendre en compte le bien-être au travail et la satisfaction. Le bien être psychique ne vas pas sans bien-être physique comme cela a été abordé précédemment. Le bien être psychique (subjectif) peut se mesurer grâce à des questionnaires spécifiques, et se développe. Il s’agit d’apprendre à identifier l’état émotionnel dans lequel on se trouve et faire évoluer nos représentations. Pour autant, ce n’est pas parce que les managers ont compris ce qu’ils doivent changer qu’ils vont changer… On sait que les bénéfices du bien-être sont réels que les salariés ont besoins de reconnaissance, de feed back positifs, d’encouragements et pourtant, ces comportements managériaux se font rares. Lors de la mise en place de nos mesures de bien-être en entreprises, nous avons fait le constat que le fait de chercher à augmenter la fréquence de ressentis d’émotions positives (satisfaction, fierté, plaisir…) a un effet bénéfique pour réguler le stress. Dans l’Union Européenne, 28 % des salariés se trouvent en situation de sur-stress. Le fait de ressentir régulièrement des émotions positives fait baisser le sur-stress à 26 % mais si c’est occasionnellement ce taux passe à 41 %. Le premier défi est donc la prise de conscience des dirigeants et managers. Les entreprises doivent oser faire autrement, elles savent le faire quand il s’agit d’enjeu business par exemple en faisant évoluer leur modèle en passant de la “culture produit” à la “culture client” en développant l’expérience client, maintenant il s’agit de le faire sur l’évolution des cultures managériales en développant “l’expérience collaborateur”.